Chaque chauffeur routier s’est déjà demandé combien d’heures il peut réellement conduire sans enfreindre la loi. Entre les temps de pause, les repos journaliers ou hebdomadaires, la réglementation peut vite devenir un vrai casse-tête.
Pourtant, une erreur peut coûter cher : amende, retrait de permis ou même suspension d’activité. De nombreux professionnels admettent ignorer les détails du règlement européen CE 561/2006, pourtant incontournable dans le transport routier.
Voici donc le tableau clair et complet des temps de conduite et de repos 2025, accompagné d’explications simples et de conseils de terrain pour vous permettre de rester toujours conforme.
Le tableau complet des temps de conduite et de repos
Avant d’entrer dans les détails, voici le récapitulatif essentiel à connaître. Vous pouvez le sauvegarder ou l’imprimer pour le garder à portée de main.
| Type de durée | Valeur maximale / minimale | Détails / Exceptions |
|---|---|---|
| Conduite continue | 4 h 30 | Pause obligatoire ensuite |
| Pause | 45 min (ou 15 + 30 min) | Fractionnable après 4h30 |
| Conduite journalière | 9 h (10 h × 2 / semaine) | Max 10 h deux fois / 7 jours |
| Conduite hebdomadaire | 56 h | Sur deux semaines : max 90 h |
| Repos journalier | 11 h (ou 9 h réduit) | 3 réductions / semaine max |
| Repos hebdomadaire | 45 h (ou 24 h réduit) | Compensé sous 3 semaines |
| Jours consécutifs de conduite | 6 jours max | Repos obligatoire le 7ᵉ jour |
Conseil d’expert – Marc Lefèvre, formateur transport routier :
« Le secret pour éviter toute infraction, c’est de planifier la semaine autour du repos hebdomadaire complet. Le tachygraphe ne pardonne aucune erreur. »
Comprendre la réglementation sur les temps de conduite et de repos
Ces règles européennes ont été élaborées avant tout pour garantir la sécurité routière et protéger la santé des conducteurs. Elles évitent la fatigue au volant, principale cause d’accidents sur les longues distances.
Elles concernent les véhicules de transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes ainsi que les autocars. Le règlement CE 561/2006 définit précisément les durées maximales de conduite et les temps de repos obligatoires.
L’objectif est simple : trouver un équilibre entre productivité et sécurité, en évitant toute surcharge de travail qui pourrait nuire à la vigilance du conducteur.
Exemple concret d’une semaine conforme
Pour mieux comprendre comment appliquer les règles de conduite et de repos, rien ne vaut un exemple concret. Voici un planning type respectant parfaitement la réglementation.
Lundi à vendredi : vous conduisez 9 heures par jour, avec 45 minutes de pause après chaque période de 4 h 30. Cette pause peut être fractionnée en 15 minutes + 30 minutes, si cela s’adapte mieux à votre tournée.
Mercredi, vous pouvez prolonger la conduite à 10 heures, car la loi autorise deux journées prolongées par semaine.
Samedi, vous terminez avec 6 heures de conduite, puis vous entamez votre repos hebdomadaire de 45 heures à partir de 14 h, jusqu’au lundi à 11 h.
Ce rythme vous permet de respecter parfaitement les limites : 51 heures de conduite dans la semaine, et moins de 90 heures sur deux semaines consécutives. C’est la preuve qu’un planning bien structuré est compatible avec la productivité.
Témoignage – Julien Martin, chauffeur longue distance :
« Depuis que j’applique ce planning, j’ai zéro contrôle problématique et je dors mieux. Le plus dur, c’est de ne pas oublier la pause de 45 minutes après 4 h 30. »
Pause, repos, fractionnement : comment s’y retrouver ?
Il n’est pas rare de confondre pause et repos. Pourtant, ces deux notions sont bien distinctes et leur méconnaissance peut entraîner une infraction.
Pause
- Interruption de conduite d’au moins 45 minutes après 4 h 30 de travail.
- Peut être fractionnée en deux périodes de 15 minutes + 30 minutes.
- Ne compte pas comme du repos.
Repos journalier
- Minimum 11 heures consécutives, réductible à 9 heures trois fois par semaine.
- Peut être scindé en 3 h + 9 h, soit 12 heures au total.
- Peut se prendre en cabine, à condition que le véhicule soit à l’arrêt et adapté.
Repos hebdomadaire
- 45 heures continues toutes les deux semaines.
- Peut être réduit à 24 heures une semaine sur deux.
- Le temps manquant doit être compensé avant la fin de la 3ᵉ semaine.
Les erreurs fréquentes à éviter
Certains oublis sont récurrents chez les conducteurs. Les connaître vous permettra d’éviter les contrôles désagréables et les amendes.
- Oublier de prendre la pause après 4 h 30 de conduite.
- Ne pas compenser un repos réduit avant la 3ᵉ semaine.
- Dépasser les 10 heures de conduite plus de deux fois par semaine.
- Confondre repos journalier et pause de conduite.
- Oublier d’activer le tachygraphe ou le laisser en mode conduite pendant une pause.
Ces erreurs paraissent anodines, mais elles peuvent entraîner des sanctions financières et une perte de points. Une bonne planification et un suivi rigoureux de vos temps sont donc indispensables.
Conseils d’expert pour planifier ses temps de conduite
Planifier efficacement ses temps de conduite et de repos n’est pas qu’une question de conformité, c’est aussi un moyen d’éviter le stress et d’améliorer son confort de travail. L’organisation reste la meilleure alliée d’un conducteur professionnel.
Sophie Bernard, consultante en gestion de flotte, explique :
« La clé, c’est l’anticipation. Calculez vos 90 heures sur 2 semaines dès le lundi matin, sinon la fin de période devient intenable. »
Voici quelques astuces pratiques pour mieux gérer votre temps :
- Utilisez des applications de suivi de tachygraphe pour visualiser vos durées en temps réel et éviter tout dépassement.
- Planifiez vos pauses sur des aires sûres disposant de sanitaires et points de restauration. Une pause bien prise, c’est aussi un temps de récupération efficace.
- Vérifiez systématiquement la réglementation des pays traversés, car certaines variations existent d’un état à l’autre.
- Tenez un carnet de bord numérique, mis à jour après chaque journée. Cela simplifie les contrôles et vous aide à prouver votre bonne foi en cas de vérification.
FAQ : tout savoir sur les temps de conduite et de repos
Quelle est la durée maximale de conduite par jour ?
La durée maximale est de 9 heures, extensible à 10 heures deux fois par semaine. Il est donc essentiel d’anticiper les journées plus longues et d’enregistrer correctement vos temps.
Peut-on fractionner le repos journalier ?
Oui, le repos journalier peut être fractionné en deux périodes : 3 heures puis 9 heures, soit un total de 12 heures. Ce dispositif offre une certaine flexibilité sur les longues tournées.
Que risque-t-on en cas de dépassement ?
Les sanctions peuvent être lourdes : amendes jusqu’à 750 euros, voire une suspension administrative du permis ou de l’activité. Le respect du règlement reste donc un enjeu à la fois financier et professionnel.
Le repos hebdomadaire peut-il être pris dans la cabine ?
Le repos hebdomadaire réduit peut être pris dans la cabine, à condition que le véhicule soit à l’arrêt et convenablement aménagé. En revanche, le repos hebdomadaire complet de 45 heures doit être pris hors du véhicule.
Les règles sont-elles identiques pour le transport de personnes ?
Oui, dans la plupart des cas. Seules certaines lignes régulières courtes disposent de dérogations spécifiques, prévues par le règlement européen.
En résumé : le tableau à retenir
Pour mémoriser facilement les durées principales, voici les repères essentiels à garder en tête :
- 4 h 30 → pause obligatoire
- 9 h (ou 10 h × 2) → maximum par jour
- 56 h / semaine, 90 h / 2 semaines
- 11 h de repos journalier, 45 h de repos hebdomadaire
Astuce de formateur :
« Un bon chauffeur, c’est celui qui connaît ses limites avant même que le tachygraphe les rappelle. »
