C’est sans doute la question qui divise le plus les passionnés de la marque à l’étoile et qui inquiète les futurs acquéreurs sur le marché de l’occasion. En soulevant le capot d’une mercedes classe a 200 moteur renault ou mercedes, que trouve-t-on réellement ? La réponse est plus nuancée qu’un simple « oui » ou « non », car elle dépend fondamentalement de la génération du véhicule, du carburant et d’une réalité industrielle faite de partages technologiques intelligents.
Quel moteur équipe la Classe A 200 ?
Pour mettre fin au suspense immédiatement : oui, certains modèles de Classe A sont équipés de blocs issus de la collaboration avec l’Alliance Renault-Nissan, mais attention aux amalgames.
Modèle essence
Concernant la Classe A 200 Essence (Génération W177 récente), elle est équipée du moteur 1.3 TCe (code interne M282). Il s’agit ici d’un moteur co-développé. Si le bas moteur (le bloc cylindres) est bien d’origine Renault, la culasse spécifique, le système d’injection et toute la gestion électronique ont été revus par les ingénieurs allemands. Ce n’est donc ni un moteur 100% français, ni 100% allemand, mais une hybridation technologique conçue pour optimiser l’efficience.
Modèle diesel
Pour les versions Diesel, la distinction est importante. La A 180d embarque effectivement le célèbre 1.5 dCi (K9K) d’origine Renault, réputé pour sa sobriété. En revanche, si vous optez pour une Classe A 200d (150 ch) ou A 220d, vous retrouvez sous le capot un bloc 2.0 litres (OM654q) qui est une architecture 100% Mercedes.
Il est important de noter que même sur les bases partagées, les périphériques comme l’alternateur, le démarreur, le compresseur de climatisation ou le système Start&Stop répondent aux standards stricts du cahier des charges Mercedes.
Comment identifier si votre Mercedes est équipée d’un moteur Renault ?
Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver parmi toutes ces motorisations. Voici quelques astuces simples pour identifier l’ADN mécanique de votre compacte :
- La règle de la nomenclature : De manière générale, les modèles d’entrée de gamme portant les numéros 160, 180 et 200 sont les plus susceptibles d’embarquer des moteurs issus de la collaboration. Dès que vous passez sur une appellation A 220 ou supérieure, vous basculez systématiquement sur des motorisations exclusives « maison ».
- La cylindrée comme indice fiable : Regardez la fiche technique. Si la cylindrée annoncée est de 1.33 litres (souvent arrondi à 1.3L) pour l’essence ou de 1.5 litres pour le diesel, vous êtes sur une base Alliance (Renault). Si la fiche indique un 2.0 litres (1950 cm3 pour le diesel), c’est un pur moteur Mercedes.
- Le code moteur : Pour les plus techniciens, vérifiez le champ D2 de la carte grise ou les codes usine. Le code M282 désigne l’essence partagé, tandis que les codes comme OM654 signent une origine allemande.
Fiabilité et agrément : Faut-il avoir peur du moteur « Franco-Allemand » ?
La présence d’un « cœur français » dans une allemande suscite souvent des débats sur l’image de marque, mais qu’en est-il objectivement de la fiabilité ?
Le bloc Diesel 1.5 dCi (Renault) est une véritable référence mondiale. Produit à des millions d’exemplaires, il est considéré comme « increvable » et extrêmement fiable. Pour les gros rouleurs, c’est un choix rationnel : il est très économique en carburant et son entretien courant est nettement moins coûteux que celui d’un gros bloc Mercedes complexe.
Du côté de l’essence avec le 1.3 TCe, le bilan est également positif. C’est un moteur moderne et dynamique, parfaitement adapté à la ville et aux trajets périurbains. Bien que certains puristes puissent regretter le couple onctueux et la sonorité des anciens 2.0L atmosphériques, ce petit moteur turbo offre des performances largement suffisantes pour le quotidien.
En résumé : privilégiez le moteur partagé pour un usage urbain et économique, et tournez-vous vers le « vrai » moteur Mercedes (A 200d / A 220 essence) si vous faites beaucoup d’autoroute ou si vous recherchez la noblesse mécanique et la performance pure.
Pourquoi Mercedes a-t-il choisi de collaborer avec Renault ?
Ce choix ne s’est pas fait au hasard et répond à une logique économique et stratégique implacable.
- Réduction des coûts de développement : Concevoir un nouveau moteur thermique moderne coûte des milliards d’euros. Partager ces frais permet à Mercedes de maintenir un prix d’appel compétitif pour sa Classe A, sans rogner sur la qualité de finition intérieure.
- L’expertise du « Downsizing » : Historiquement, Mercedes est le roi des gros moteurs (V6, V8, gros diesels routiers). À l’inverse, Renault est un expert mondialement reconnu des petites cylindrées. Mercedes a donc pioché là où la compétence était la meilleure.
- Normes écologiques : Ces petits moteurs modernes, légers et efficients, permettent de faire baisser drastiquement la moyenne des émissions de CO2 de la flotte Mercedes, un impératif légal en Europe.
Récapitulatif par génération (W176 vs W177)
Pour ne pas confondre les modèles d’occasion, il faut distinguer les générations :
- Génération W176 (2012-2018) : Sur cette mouture, les moteurs essence (A 180 / A 200) étaient encore des blocs 1.6L d’origine Mercedes. Seules les versions diesel d’entrée de gamme (A 160 CDI / A 180 CDI) utilisaient le moteur Renault.
- Génération W177 (Depuis 2018) : C’est sur cette génération actuelle que la collaboration s’est intensifiée. Le 1.3 TCe a remplacé l’ancien 1.6L sur les modèles essence A 180 et A 200, apportant plus de modernité et moins de consommation.
Conclusion
Au final, que le moteur soit d’origine Renault ou Mercedes, le cahier des charges et le contrôle qualité restent ceux du constructeur à l’étoile. Plutôt que de vous focaliser uniquement sur l’origine du bloc, choisissez votre Classe A 200 en fonction de votre budget et de votre profil de conducteur : l’économie et la ville avec le moteur partagé, ou la puissance et l’autoroute avec les blocs 2.0L maison.






